Ecris moi ton histoire en 35 lignesDès les premiers mois de ma vie, je me retrouvais orpheline. Ma mère mourra lors de mon accouchement, le dernier jour du mois d’Octobre, et mon père la suivit de près, suite à la dépression subite à cause de la mort de sa femme, complètement amaigri et sans force. C’est ainsi que je me retrouvai chez ma tante, qui était la plus jeune sœur de mon père. Elle se prénommait Ellen, et elle me donna tout l’amour qu’une mère pouvait donner à un enfant, et l’absence de mes deux parents biologiques fut ainsi comblée. Les années 1850 n’étaient pas des plus faciles. Ma tante état gérante d’un bar qui avait sa fidèle clientèle, ce qui n’empêchait pas des bagarres d’éclater. Ellen gagnait un revenu qu’on ne pouvait pas qualifier de faible, mais il n’était pas suffisant pour trois personnes : elle-même, Tristan, son propre fils et moi. On s’entendait merveilleusement bien, mon cousin et moi étions comme deux frères et sœurs et on ne se quittait presque jamais, toujours à faire les 400 coups ensemble. On fit notre apprentissage de la Magie avec notre tante. Etant donné qu'il était plus âgé que moi il commença avant moi, mais mon impatience fit céder ma tante qui nous fit étudier toutes sortes de formules à tous les deux.

Je dus aider mon cousin à la gérance du bar, lui en tant que gestionnaire, moi en tant que serveuse, car Ellen était tombée malade quelques mois auparavant, et ce mal ne semblait pas vouloir la quitter. Je m’occupais donc d’elle, lui apportant tous les soins possibles et inimaginables. Je lui portais l’attention qu’elle m’avait toujours donné durant les années précédentes. La suite s’enchaîna très vite. La santé de ma tante se dégradait au jour le jour et elle décéda alors que j’allais sur mes 21 ans. Je perdais encore un être cher, un être qui s’était donné du mal pour moi, qui m’avait apporté amour, protection et attention… Cette douleur fut partagée avec Tristan, mais nous décidâmes de ne pas la montrer. La seule possession d’Ellen était désormais entre nos mains, le bar, et on continua à la gérer comme Ellen aurait souhaité qu’on le gère. Nous nous étions interdit l’usage de la magie en présence des humains, car ils ne devaient pas savoir qui nous étions réellement, à part en cas d’absolu nécessité, ce qui était rare. Les vampires qu’on croisait périssaient entre nos mains, mais certains nous échappaient.

Ce fut en l’année 1867 que ma vie fut chamboulée. Comme chaque soir, je faisais mon travail de serveuse. Et comme chaque soir, certains hommes me charmaient plus ou moins bien. L’un d’eux attira mon attention, et pour cause… C’était un vampire. Je me jurai donc que cette nuit-là serait sa dernière. J’entrai donc dans son jeu, usant de mon charme auprès de ce jeune homme. Il se nommait Devon C. Ayrton. Quand enfin on se retrouva seuls dans ma chambre, je lui plantais un pieu, mais je visai son poumon au lieu de son cœur. Je décidai donc de la garder enfermé dans la chambre. Grave erreur, car au bout de quelques heures, il fut remis sur pied et réussit à faire en sorte que je le libère, ce que je fis, évidemment. Il en profita pour me mordre, mais à sa grande surprise comme à la mienne, j’étais encore vivante… Il me fit boire de son sang, ce qui aurait dû m’achever, mais au contraire, je guéris de sa morsure. On apprit alors à se connaître, et peu à peu je m’attachais à lui, au point de tomber follement amoureuse de lui. Un mois après leur première rencontre, Devon dut partir rejoindre les siens, mais je ne pouvais me résoudre à être sans lui, et c’est ainsi que je lui demandai de me transformer. Celui-ci refusant puis hésitant, je me permettais d’insister jusqu’à même le supplier. A ma plus grande surprise et à mon plus grand bonheur, il céda et me mordit, me donnant ainsi l’éternité. Ma transformation complète dura 2 jours. Je suivis donc l’homme que j’aimais, à la torpeur de mon cousin qui me cria qu’il allait tous nous tuer, jusqu’au dernier être assoiffé de sang. Je ressentis un déchirement par rapport à Tristan. Je quittais mon cousin, et l’abandonnait, pour suivre l’être que j’aimais mais qui était l’ennemi. Mais à présent, j’étais de l’autre côté. On ne se quittait plus, moi aveuglée par l’amour que je portais à Devon, et lui parce que j’étais son arme secrète et fatale. Seulement, était-ce uniquement pour cela qu’il me gardait auprès de lui ? Cet amour me faisait un mal fou, car je savais Devon encore hanté par le souvenir de sa femme, mais je ne pouvais me résigner à être sans celui que j’aimais. Après tout, il m’avait transformé. Pouvait-on considérer cela comme un acte d’amour venant de sa part ? C’est ce que je pensais et j’espérais, et je m’en contentais. Malgré tout, j’aimerais qu’il exprime ses sentiments envers moi, car même si je sais qu’il ne me déteste pas, je ne sais pas à quel point il m’aime. Face à cela, je préfère cependant souffrir silencieusement, lui exprimant mon amour en espérant avoir un jour un retour de ce que je lui offrais.